Notre histoire
1513
La Seigneurie du Bourblanc avait été apportée dans la famille ROQUEL, seigneurs de Goasfroment en Plouézec, par le mariage en 1513 de Guillaume ROQUEL, Président du Parlement de Bretagne, et Conseilleur du Roi, avec Marie RUFFAULT, Dame du Bourblanc.
La famille RUFFAULT est connue à Plourivo depuis l’an 1220, année où elle fait une donation à la toute jeune Abbaye de Beauport. Ils sont seigneurs de la paroisse de Kerhuel et du Bourblanc.
On peut penser que ce sont eux qui ont entrepris la construction des parties anciennes du manoir, car leurs armes sont sur la cheminée de la salle des gardes. Les deux écus accolés sont à « sénestre » ROQUEL et à « dextre » BOURBLANC.
1524
Le 7 novembre 1524, Christophe RUFFAULT et son épouse cèdent leurs prééminences de Plourivo à leur parent ROQUEL du BOURBLANC qui devient ainsi seigneur de Plourivo.
La maison noble devient seigneurie avec les trois justices, haute, basse et moyenne et le droit d’avoir tours et donjon, et, ainsi, s’appeler « château « Il y a le grand bâtiment central avec ses deux tours d’escalier, un pavillon à l’entrée, celle-ci protégée par un pont-levis et un mur crénelé, le tout entouré de douves.
1585
Le 20 janvier 1585, Yves ROQUEL fait son partage, après que son fils ait épousé sa cousine Marie du BOURBLANC pour pérenniser les héritages, et après le mariage de sa fille Marguerite avec Yves de TANOUARN.
Au bout de quatre générations les ROQUEL s’éteignent, et la seigneurie passe aux TANOUARN.
Ceux-ci, hommes de robe, sont richement possessionnés.
1639
Après le décès d’Yves ROQUEL en 1639 le Bourblanc passera, faute de postérité, à sa sœur et à son fils Thébaud de TANOUARN au détriment de Marguerite FOUQUET de CHALAIN, épouse d’Yves ROQUEL
Les TANOUARN resteront à peu près 150 ans seigneurs du Bourblanc.
1737
En 1737, ils ont de gros besoins d’argent et leurs seigneuries sont vendues sur saisie.
C’est un de leurs proches parents qui se porte acquéreur. Angélique-François de REGNOUARD, Comte de VILLAYER, qui est TANOUARN par sa mère. On n’a pas de trace de sa venue à Plourivo. Il préfère Versailles et Chantilly car il fait partie de la clientèle des Princes de Condé-Conti. Il préfère aussi faire gérer ses biens par Allain ARMEZ de Paimpol, armateur, négociant et fermier de « grosses Terres ».
Monsieur de VILLAYER décède. Les nouveaux héritiers vendent très rapidement les biens du Goëlo à Jean ARMEZ du POULPRY, fils d’Allain.
A partir de ce moment les ARMEZ ne quitteront plus le Bourblanc, servant presque tous les régimes de la monarchie de droit divin à la 3ème République.
Jean ARMEZ du PLOUPRY ne s’installera pas au Bourblanc. A sa mort, son fils aîné, Nicolas ARMEZ du POULPRY, Abbé de son état, en hérite.
Au début de la Révolution, quittant la robe ecclésiastique, il viendra s’y installer, car il a été élu maire de la toute nouvelle municipalité. Le Roi LOUIS XVI l’ayant appelé à d’autres fonctions, c’est son frère Louis-Marie qui lui succède au Bourblanc et dans les fonctions de maire.
Sous leur « règne », l’aspect du château changera peu.
Nicolas décide de revoir une dernière fois le Bourblanc et ses amis de Paimpol. En août 1824, il arrive à Plourivo où il met ses affaires en ordre.
Fin septembre, il apprend la mort de Louis XVII. Le nouveau roi, Charles X, ne l’intéresse guère. Il rentre à Paris en janvier 1825. Nicolas n’attend pas les fastes surannés du sacre. Il s’éteint le 27 avril 1825, entouré de Charles et de ses amis. Il ne revit jamais la Bretagne. On l’enterra au cimetière du Père Lachaise.
Vers 1865, l’année où débute la construction de la nouvelle église de Plourivo, on remplit les douves Est et l’on construit dessus une aile qui comprendra : écurie, saloir, salle à manger « de l’ordinaire » (12 personnes), et, à l’étage, des chambres.
Puis on construisit l’aile Ouest qui comprendra la remise à voitures et un atelier de menuiserie. L’étage sera consacré à la chambre, au cabinet de travail et à la grande bibliothèque du Député Maire. En effet, après la guerre de 1870, Louis ARMEZ succède à son père à la mairie de Plourivo, et, en 1876, il sera élu député, et, hormis 1885 , il sera constamment réélu jusqu’à sa mort en 1917.
Toute cette période de la 3ème République verra passer au Bourblanc toute la classe politique de la région : Préfets, Ministres, élus municipaux, hauts fonctionnaires. Théodore BOTREL, lui-même, ne dédaignera pas de venir, une fois l’an, déjeuner chez ses bons amis Armez.
Le château restera dans la famille jusqu’en 1925, soit sur une période de 175 ans. A partir de cette date commenceront plus de soixante années de turbulences avec des hauts et des bas, pillages, incendies, avec une très courte période faste de 1932 aux années 60.
En effet, fin 1931, Le Comte Henry De MAUDUIT et son épouse, Roberta « Betty » LAURIE, originaire d’Ecosse, mais élevée à Boston / U.S.A., font l’acquisition du château et le restaurent grâce à la générosité du Colonel Edward Nicholl DICKERSON, originaire de Newport / Rhode Island (U.S.A.), que Betty présentait comme son oncle et parrain. Le château rénové, en cette fin des années 30, est animé par des visites de personnalités du monde littéraire et artistique parisien . Citons, les écrivains : Pierre BENOIT, Francis CARCO, Joseph KESSEL, les peintres : André DIGNIMONT, Louis TOUCHAGUE…
La guerre vint, le 1er septembre 1939, interrompre cette agréable existence. Tandis qu’Henry de MAUDUIT rejoint la France Libre, Betty, se croyant protégée par sa nationalité américaine, reste au Bourblanc où elle participera à des réseaux de la Résistance - en y abritant des aviateurs alliés - jusqu’au 12 juin 1943, date de son arrestation par la Gestapo. Elle sera dirigée vers le camp de Ravensbruck où elle sera détenue 13 mois après son arrestation.
Le 20 juillet 1944, jour de l’attentat contre Hitler, elle est envoyée dans la région de Leipzig dans un « Kommando » dépendant du camp de concentration de Buchenwald.
Betty sera libérée en avril 1945. Séparée d’Henry de Mauduit, elle restera au Bourblanc jusqu’à sa mort, le 1er août 1975. De nombreuses personnalités, après la guerre, ont séjourné au château, telles que Georges BIDAULT, Ministre sous la 4ème République, Lord MOUNTBATTEN, Amiral britannique, Vice Roi des Indes….
Considérablement détruit par un incendie en 1990, le Bourblanc est racheté, au printemps 1994, par Emile PHILIPPOT.